LA PEYRADE MON VILLAGE

LA PEYRADE MON VILLAGE

Souvenirs page n°1
D Minguez

 





Tous ces textes ,sont des souvenirs d'endroits, de choses ,de gens, d'anecdotes, de tout!! quoi!!, la nostalgie! Quand l'on dit de quelque chose ,c'est immortel !! c'est que l'on y pense, ce sont les souvenirs, ça c'est gratuit!! et c'est a nous , encore une fois ça n'engage que moi!! .  Si le village d'avant rencontrait celui de maintenant , ils se diraient .
---Bonjour monsieur !! l'on se connait ?? rappelez moi votre nom !!!""HELAS"""  

Je suis allé hier au village et VOILA .
Amis étrangers peut être quand vous reviendrez dans votre village natal ,vous vous apercevrez assez tot que ce n'est plus l'endroit que vous avez regrettés, car les seuls regrets serons maintenant ceux de votre jeunesse, car maintenant ici vous ne retrouverez plus rien d'attachant .Meme nous les prochains vétérans nous avons fini par perdre nos marques ,nous nous souvenons et avec tristesse nous ne le reconnaissons plus ..
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Mon premier NOEL !! celui dont je me souviens .Je vais vous le raconter comme un petit, et c'est comme ça que je me le rappelle .

Moi ma Mamette est morte d'une pulmonie, une semaine avant noël , environs DEUX ans avant que je naisse , donc chez nous c'était tout frais et de noël ,ils en avaient pas un bon souvenir , celui que je me rappelle ce doit être peut être un de mes premier , mon petit frère c'est ""ennemi "" ADORE marchait a peine nous dormions a quatre dans cette petite chambre , je n'avais plus le monopole, je ne dormais plus du coté de ma mère , maintenant je dormais du coté de mon père dans un lit en bois peint en rose , pourquoi rose, par ce que!!! avant il était de ma cousine .L'""autre"" MON ADORE , m'avais prix ma place dans un espèce de berceau .

VOILA !! Noël .Mon père partait la veille dans un petit bois prés de chez nous qu'on appelait le bosquet , dans notre pays on a pas de sapin comme chez vous , chez nous ce sont des pins , des pins maritimes celui qui fait ""criquer" la cigale, c'était interdit de les couper c'est pour ça qu'il y allait la nuit , il prenait la grosse cisaille de la vigne et avec mon tonton ils s"embarquaient tous les deux dans la camionnette pour commettre ce soit disant crime ,les pins ça pouce comme du chiendent et chez nous on avait pas un ""RON""(( sou))

Bon dieux !! que ça sent bon un petit pin cette odeur de résine ces pignes vertes , ""tu ne peux pas t'empêcher de les mordre , tu fais la grimace !!mais c'est plus fort que toi , la résine te brûle les "BRAIGUE"" mais ça fait rien.

Nous on nous avait mi depuis un moment au lit .Ils avaient fermé la porte de la cuisine pour commencer les préparatifs , ils te plantaient ce pin dans un seau de sable et avec du papier craft ils en habillaient son tour , les boules 4 rouges et bleus y étaient accrochés quelques mandarines attachées en croix avec de la laine rose , une guirlande brillant avec presque plus de couleur une espèce de baladeuse avec des ampoules pointues grosse comme des pouces, grillé presque une sur deux et pintes avec du vernis a ongles pour faire plus gai, rouge rose et nature. Une boite a soulier trafiquée en cabane , trois centons les mêmes , un âne un boeuf bricolé a la main , le petit Jésus son père et sa mère tout cela camouflé au milieu du papier craft qui formait une montagne , et voila ma magnifique crèche.

Le matin de ce jour , les parents ne sont jamais pressés, ils ont toujours le temps!!! , , ""tu vois pas le moment de te lever , tout le monde dort , seul moi et ce réveil jazz rond et bleu avec des aiguilles ,un ""TITOULET"" dessus pour éteindre sa sonnerie et des papillons derrière pour le remonter ce tic tac tic tac qui résonne sur cette espèce de table de chevet , tu sais pas ce qu'il ce passe mais tu ""sens "" qu'il ce passe quelque chose.Ton papette dort , ton tonton n'est pas allé a la vigne , tout est calme et moi dans ce lit rose ,je commence a m'impatienter . Je m'accroche au bastingage qui m'arrive au menton et de ma petite voix fluette """"papa on se yéve !!!papa on se yéve !!!! """ .Après quelques chût dors !!! , enfin on se ""YEVE"" .

On ouvre la porte , les volets sont fermés? la guirlande a moitié estropiée est déjà allumée .ET LA !!! LA !!,tu découvres tes souliers et ceux de l'autre , parce qu'il commence a marcher maintenant . Ton Papète et ton tonton son assis sur une chaise , ton père et ta mère sont debout pour voir si ton frère vas pas faire une connerie . BIEN SUR on te fait le coup des noix et du charbon dans tes sandales , par ce que tu n'as pas été gentil avec ton frère ..... Enfin tu découvres tes jouets , ton paquet de bonbons , on a mis sur le buffet des mandarines évidées pour en faire des lampions , on a mis des boulettes de coton sur le pin pour faire de la neige des chocolats en papillotes avec des pétards dedans .
Tu auras cette année un habit de ""COSBOY ""et ton frère un camion , mais c'est plus fort que lui , il commence a tout te trafiquer , tu t'énerves , tu pleures et lui pleure encore plus fort .Enfin pour mettre court a cette escalade , sur!! tu as tort , on te remontre le morceau de charbon , on va appeler le """péillarot"" et le père ""fouétard "", il y a que ça qui te calme et vola ce noel qui ce passera certainement tranquille dans ce petit village du sud de notre belle FRANCE ou vivaient dans cette petite maison trois coqs deux poussins et un belle poulette .

La maintenant je pense a tout ça ,a mon papette a mon tonton et a mes amis qui sont mort depuis longtemps, a mon père et a ma mère qui sont malheureusement vieillissant , a mon frère qui fera noel avec ces petits bien loin d'ici et avec des larmes dans les yeux a ma petite fille qui auras elle 6 ans le 25 decembre ..........................................!!
QUE L'ON SOIT BON OU MAUVAIS ON AURAS TOUS DES SOUVENIRS MAUVAIS OU BONS

ADESSIAS mon FRERE
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il est le Magistlral
il souffle tempétueux sur notre garrigue déserte
il couche avec le temps les pins parasols
il mélange avec l'air la terre rouge de nos vignes
il est autant glacial l'hivers que brûlant comme la braise les ans de canicules
il écume sans répit les vagues de l'étang
il rend fou les gens d'ici de l'aube au crépuscule
il décide de hurler sans finesse dans les tuiles de terre cuite
il mélange avec des blancs le bleu des eaux et ceux des altitudes
il cherche a nous dompter par ce qu'il la décidé
il s'acharne a aviver les feux d'été dans la pinède sèche
il aide pour migrer la grive le ramier et le canard sauvage
il s'obstine a sécher les draps de coton qui claques sur la corde raide
il aspire sans soif l'eau des salines proches
il nous visite deux cent jours par an
il se calme a son grès comme s'il était a bout de souffle pour repartir soudain en folie et en transe
il est démon hystérique et buffe a grande gueule
il est chez nous le plus grand des dévastateurs
il dévoile sa fureur et a son apogée plus rien reste immobile
il nous fait fuir les hordes d'estivant pour nous laisser les plages désertes
il creuse la mer et dévaste les flots en de gigantesques sillons
il gueule et il rugit pour faire peur et nous filer le TOKE
il est notre vent protecteur et assainit depuis 2000 ans les odeur de cloaque qui nous entourent
Mais en réalité
il fait parti de nous
Adessias

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Maintenant en l'an 2014 dans cet environnement tourmenté , seule reste encore sauvage et a peu prés tranquille notre bonne garrigue , malgré les bruits de la vie et cet enchevetrement de cable de haute tension notre pauvre colline domine notre village , de son sommet on distingue encore toute notre bande cotière et tous nos points de repère.
Assis la, faisant le vide sur toute cette pollution sonore et visuelle qui nous entoure je me met a penser.
L'on distingue au loin deux bandes de fer scintillantes ,installées sur une chassée de pierre espacées l'une de l'autre d'a peine quelques pieds de de large ,reposant toutes deux sur des traverses de chene , elles passeront les montagnes et les fleuves , c'est le plus beau chemin qui marche , le chemin qui vas vers la vie ,el camino de vida ,comme l'on dit en Espagne .Il passe devant notre village , d'ici on le voit croiser devant nous , notre vieux pont n'est plus seul il a maintenant un compagnon.
C'est une magnifique voie ferrée ,belle et surprenante comme la voie lactée, elle portera chez nous dans notre pauvre région , peut etre le progrès , peut etre l'illusion .Nous sommes en 1839 et aujourd'hui , c'est l'inauguration de ces deux lignes de fer qui s'étalent de la ville de Montpellier a la ville de Cette . Elles longent la dune et traversent les étangs en se perdant ensuite dans les marais du coté de Frontignan .
Au matin de ce jour , tout au fond sur l'étang , sortant de la brume se détachant sur une nappe d'argent , un panache de fumée , elle s'élève et s'étire dans ce grand ciel océan , elle tournoie et s'incline par la force du vent .Dessous le monstre de fer s'étale comme une chenille et fend l'air comme un rapide oiseau des mers .A grand fracas la bete passe devant nous .L'on voit tout au long du parcours des petites formes qui s'agitent, ce sont des gens d'ici , ils sont la badaud , curieux et certainement peureux .Ils regardent cette machine dont on parle souvent ,qui marche bizarrement a l'eau , au charbon et au feu .Arrivée a notre pont ,la bete s'arrete , s'abreuve d'eau a notre belle fontaine .A l'arret , elle souffle , crache et vomie de la vapeur , on ne voit d'elle que le haut de sa masse , ses pieds sont noyés dans un nuage brumeux .On la dit puissante comme vingt chevaux fougueux .
Elle arrive a la ville de Cette au milieux des drapeaux , de sa cheminée sort une fumée épaisse d'ou jaillissent des étincèles de feu .D'ici l'on perçoit la musique d'une fanfare militaire portée jusqu'à nous parce petit vent d'été , il vient de notre belle mer , c'est le labèch tié , tiède maintenant il tournera quand montera le soleil et sa chaude brulure et quand notre bel astre se mettra au couchant , notre bon vent reviendra au levant .
Cela est étrange , des charriots a deux essieux , ce ne sont pas des rayons de bois comme de vulgaires charrettes , maintenant ils sont ferreux .Au dessus s'alignent des bancs de bois dans des caisses de planches et pour les plus aisés des caisses de diligences . Des gens aux beaux habits sont installés sur des banquettes , des notables de nos grandes villes aux ventres bedonnant Des maires , des députés avec leurs belles dames , des hussards de cavalerie de divers régiment et peut etre aussi au milieu de ces gens , notre bon Vicomte Rattyé maintenant vieillissant .Tous ébouriffés et grisés par la vitesse , ce sont les premiers voyageurs de la ligne de Montpellier a Cette .Ils sentent la sueur de l'émotion et aussi la fumée et la suie ..
Revenons maintenant sur terre et les yeux bien ouvert , après bien des réflexions , si je devais etre comme ces Cettois et vivre plusieurs fois , j'en mettrais volontiers une paire en arrière , pour vivre dans ces temps reculés et en connaitre un peut plus sur tous nos anciens et les vieux de nos vieux quand ils étaient tous gamins ..

ADESSIAS
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 HO!!! que nos campagnes étaient belles !!
Au nom du PERE 
Le cheval était son compagnon car peut etre que dans ces temps , il n'avait pas le choix , il n'écoutait que lui . Cette bête de trait aux allures rustiques , était comme une machine qui marchait a la voix . Le patronyme , pour ne pas en nommer lui parlait dans les oreilles ,pour la bonne raison qu'il etait derrière et si des fois il y chuchoté, c'était peut être pour le dresser .
Mais parfois son vin si l'on peut dire , celui du bonheur , celui qui lui rend de l'amour , celui qui etait chuchotant et qui l'accompagnait , qui l'aspirait !!!dans la demi obscurité des profondeurs de sa cave , celui qui participera a lui faire oublier dans une ivresse pudique !!! ces folles années celles de 1907 . 

Pensant a MARCELIN le père de leurs révolution , celui qui CRIAIT !! de Montpellier a Narbonne .Là assis au milieu des bonbonnes , glorifiant les soldats du 17 ème , sanglotants des mots en patois d' Occitan et en essayant de traduire , on peut comprendre ceci.

__ Légitime était votre colère 
Le regret etait un devoir
On peut pas tirer sur son père et sa mère 
Pour les grands qui sont au pouvoir 
Soldat du 17 ème votre conscience est nette 
Car on ne se tue pas entre Français 
Vous avez refusez de rougir vos baïonnettes 
Petits soldats vous avez bien fait ((Narbonne 1907 ))

Puis sautant du coq a l'âne il pense dans ses songes a Rabelais qui etait passé ici !! .Puis en fermant les yeux a son vin de liqueur et dans une ivresse lubrique , dans un délire en soubresaut , pensant aux temps anciens de sa jeunesse féconde , se roulant dans la vendange avec des femmes enivrées pour se finir tous aux plaisirs .Puis là dans un coma éthylique proche de délirium tremens , embrumé par des vapeurs alcooliques, son cerveau réagit a des relents de géraniol de nérol et de terpinéol .Ce sont ces arômes olfactifs et floraux qui poussent et naissent sur sa terre . Ignorant en jurant ces muscats , ceux de Mireval,de Venise , d' Italie ou d ' Espagne , MEPRISANT en ricanant ceux de frontignaN . Il préfère le sien , en reprend une lampé et le savoure . Ce délice qui lui pousse chez lui au nord et presque a coté de notre chaussé de pierre celui qui né aux pieds des quatre pins ou aux abords des petits . Ce sont des vignes qui frissonnent au vent chaud du midi . Elles donnent pour lui ces grappes dorées couleur de miel , des grappes parsemées d'écus d'or pour lui offrir a lui seul a leur apogée son enfant, ce vin de liqueur .
Voila !! pour finir ces divagations imaginaires , il distillera cette alchimique RAQUE qui lui donnera un breuvage assez fort , qui risquerait de l'amener plus tard dans l' au de là !! mais pour l'instant lui donnera cette eau de vie ..

Nous sommes pour certain ici issu de cette race , celle d'hommes de chez nous , parlant avec un accent chantant !! sans rouler les RRR comme les mousquetaires , sans rouler nos caisses comme ceux de frontignaN . Nos illustres Papettes et Mamettes étaient des hommes ou des femmes de la terre, rudes et fiers venant souvent du nord du département , pour se croiser ici avec des hommes ou des femmes d ' Espagnes . Ces hommes se brûlaient les chairs sous le soleil Occitan , se pourrissant les poumons aux poussières d'engrais sulfuriques de chaux vive ou de ciment . Pour d'autres aller faire la guerre pour la France sur d'autres continent .Des pêcheurs aux allures fière , des hommes de mer tannés par le sel des lagunes saumâtres .Tous revenant ici se poser en famille, reprendre le pic la pince la pioche, retourner quelques arpents de garrigue insoumise , glissant entre ses rocs de pierre froide quelques plants Américains de vigne sauvage , qui téteront eux pour se nourrir le sang de la caillasse , pour arriver enfin a combattre la pandémie de la vigne, pour finir glorieux vainqueur de ce phylloxera ,apporté par accident pour notre misère par des savants politiciens inconscient .

Sans rire de ces gens parce que nous les connaissons , ils résisteront toute une vie mais pour eux elle était courte .Résistant a ce zéphir glacial et violant que l'on nome chez nous "lou magistral " soufflant souvent tempetueux pour leurs rendre la vie plus rude .
Génération future vous qui poussez au seins des vôtres ?voyant passer pres de vous quelques anciens vous pouvez parler la tête haute et demander .
__Homme !!dont tes yeux m'interrogent te souvient tu des miens ?

Revenons a nos campagnes .Chez nous , les campagnes sont belles . Tout autour des grands murs gris qui protègent leurs biens .Une imposante entrée et une une longue allée plantée de gigantesques pins . Elle mène a une belle demeure blanchie a la chaux , un parc ombragé des haies de buis finement taillées et devant leur parvis un grand puits .
Quelques unes sont sobres d'autres plus cossus aux allures de châteaux que je nommerai simplement maison de maître et d'autre hélas de nos jours disparues. On y voit plus rouler sur leurs allées des voitures attelées , on parlera maintenant d'automobile et le cocher d'avant le chauffeur de cette voiture , plus bruyante que le cheval et bien sur plus puissante .
Le propriétaire , un notable de la grande ville , vient ici passer quelques jours en famille .Vêtu de beaux habits de guêtres et de souliers vernis d'un chapeau a large bord orné d'une plume , a ces pieds deux chiens d'arrêt de race qui lui permettrons de chasser dans son immense enclot le perdreau.
A son arrivé tout le monde s'incline, il est le patron eux sont ses valets . Le chef de tout ses gens se nomme le ""Ramoné"", dans d'autre temps et régions on l'aurait nommé le baye en Camargue et autre part le bordier ou pour de partout en France c'est la maître valet .Il est le maître ici et tout le monde le vénère car il est pour tous ces gens le commandant . Il travaille lui aussi et sans peur de l'ouvrage , il doit être le plus fort de ses hommes . Mais son rôle essentiel est de diriger cette compagnie . les valets sont employés comme journaliers certains vivent là , d'autres retournent chez eux en Aveyron en fin de semaine . D'autres moins chanceux venant d'Andalousie et de Castille logent ici dans des endroits précaires et par respect nous n'en parlerons pas .
Bien sur nous parlons de cette vie au XIX ème siècle , car aujourd'hui beaucoup de ces familles sont devenues propriétaires et ci leurs petits sont nés chanceux , c'est grâce a ces homme courageux les ont nourris grâce au petit grains et bien sur qu leurs ont tracé le chemin .

Le grain pourpre ne vient plus ici, il a laissé la place au doré, a ces pépites d'or lisses qui vous glissent entre les lèvres et qui vous ""gisclent ""entre les dents ,.est ce du miel ? , est ce du sucre ? ,oui!! et cette douceur c'est du fruit !!. Au couvert du feuillage ils sont là blottis et serrés en famille ou entre amis , ils attendent la l'espace d'une saison en s'abreuvent de lumière , tellement serré qu'ils coincent parfois entre eux une feuille de la souche .Qui sait est ce par pudeur ? , est ce par accident ?, ou alors par envie !!.
Rappelons nous de la légende , de la feuille qui habilla ""ADAN"".
Qui !! fila le tournis a la tête de ""EVE ""??, est ce la pomme du pommier ?? , car on a pensé aussi a une vigne !!, OU !! a la grappe coinçant la feuille de la vigne !!.

Pressé  au premier jus le moût de quelques instants marmonne déjà derrière les douves des foudres obscurs , le bois est noirci par les tanins dû par leurs grands âges, ils sont aussi vieux que la vie de leurs chêne . Nés au coeur de notre vignoble nichés aux pieds de notre Gardiole , ils sont là nos châteaux .De cavale en caveaux , nous les visitons . Laissons ces bâtisses de maître et parlons de leurs communs .

Dans son cellier en sommeil ou l'on garde ça portes clause , sous une voûte de pierre tendre creusé assez profond pour garantir une température constante , quelques barriques bien remplies d'eau de vie sont perchées sur leur chaises . L'air qui se glisse sous le maigre jour qui apparaît sous la porte , s'infiltre et circule a travers la caillasse, ce souffle continu envahit tout l'espace , lèche le tuf du parterre pour faire respirer cet air caverneux au liquide . Il atteindra en degrés une bonne quarantaine vieillissant dans le chêne oublié là quelques années , attendent patiemment pour son bien , le jour de l'immigration qui lui fera connaitre la clarté de la bouteille de verre clause par un bouchon de liège . Toutes ces verreries s'aligneront sur des clayettes attendant encore pour qu'on lui étiquette un nom .

""J'ai entendu dire que dans le vin il y a 90% d'eau , donc c'est pour cela que dans tout buveur de vin il y a un buveur d'eau qu s'ivrogne ""

Des fois!! , on s'interroge . Pourquoi!!ce breuvage et si bon , alors qu'il est parti de plus rien . Traitée comme la lie, méprisée , ignorée,rejetée,la bas sur des fumiers ou seul les moineaux se délectent de ces rafles, de ces peaux et de ces pépins, car dans les vignes peuchère ils ne trouvent plus de grains . Cette "racque "" comme on l'appelle chez nous c'est le ""marc"". Seul les vieux connaissaient ça transformation . La quintessence du petit grain , la consécration de la grappe , le jus que l'on y extirpe encore aura une robe ambré qui pourra filtrer le soleil , de la fleur en bouteille, c'est la sanctification de nos vignes . OUI!! ils connaissez ces maîtres distillateurs cette alchimie, soufflé par leurs pères ces vignerons mystérieux adepte de la distillation , une fascination pour extraire les dernier jus a la saveur de la fleur et du fruit pour finir a élaborer une eau de vie et fier de nous faire savourer cet alcool authentique de belle lignée qui a hélas chez nous aujourd'hui disparut .

Voila maintenant la saison qui s'achève , quelques grapillons au grains cramoisis rendront le tourdre et l'étourneau ivre . Au milieu des feuilles jaunes presque pourpres les radicelles sans grains s'agrippent encore a la rafle solidaire encore au pédoncule dernier cordon ombilical , le sarment attendra plus tard le courroux du sécateur , condamné au bûché par le feu et finir en braise et en cendre . Les feuilles morte poussées par le vent s'entassent en monticules contre les murs des enclos, trahirons la fuite du lapin aux abord des rases , celles qui voltigent encore ente les ceps craquent sous les godillots puis se désintègres pour ce mélanger a la terre , c'est le cercle de la vie .

Revenons ver le jour , remontons de ce cellier aux marches de pierres usées pas les passages. Quelques mètres nous séparent de la cour et de son puits .Je me revois enfant chez nous dans le jardin avec mon petit frère, bravant les interdits ouvrant sa trappe sur son vide , y criant pour écouter l'écho , écarquillant les yeux cherchant dans ce boyau béant a deviner le liquide .
Celui ci est bien plus grand et sa margelle plus haute , en passant tout prés , c'est un réflexe , un souvenir peut être , la même curiosité comme dans mon enfance , jeter une pierre dans ce gouffre pour imaginer sa profondeur ,mettant les mains a plat contre les tempes cherchant a deviner du haut de cette tripe obscure une clarté , un bruit , une onde ou un reflet sur son eau stagnante .
Ce grand puits a était ouvert a coup de pic par des artisans de l'ombre ,ils cherchaient a explorer une veine souterraine , ces pauvres malheureux piochaient dans les abîmes cherchant avec l'espoir de découvrir un semblant d'abysse . Un du haut du puits cherchait a deviner dans le fond obscur de ces entrailles la faible clarté d'une lanterne , en bas son compagnon pour le ramener a la vie relever la tête pour admirer ce puits de lumière .
Maintenant , désuets , desséchés ,parfois comblés , les puits autrefois rythmaient nos vie et celle des campagnes . Jadis ils étaient nombreux a veiller a leurs sauvegardes . Le rocteur le puisatier et le sourcier travaillaient avec passion parait il ,pour trouver de l'eau claire s'ils arrivez a percer la nappe phréatique . Certain de ces puits étaient ronds carrés ou ovales surmontés d'une pompe a main ou a chaîne et pour le plus profond on faisait tourner au tour une bête . Ouvrir un robinet maintenant est devenu une habitude . Fini les puits et les fontaines , pour boire maintenant on achète de l'eau en bouteille .
La cour est propre , rien n'y traîne plus d'odeur de bête tout est soigné et fleurie ,des reste de pavés de pierre finissent au seuil d'une porte cochère , peut être derrière des restes de stales puisque de part et d'autre pendent deux anneaux d'écurie une pille remplie maintenant par des belles de nuits . A deux pas de l'office un gros laurier celui qui servait a parfumer la réglisse , il étouffe un lilas fleurit , il y a longtemps tout deux auraient pu voir petite la maman de mon amis . Ils s'appuis sur le façade et avec la force des coups de vent , les branches ce meurtrissent , les vieilles d'avant et les jeunes d'aujourd'hui grignotent profondément l'enduit .Si on parlait de lui on pourrait le dire ocre sienne et part endroit blanc de chaux , un fond ou un reste de sceau qui aurait put servir en badigeon pour le tour des ouvertures et bien sur leurs tableaux . Derrière au nord sur un mur presque borgne deux ouvertures et leurs contre vent , attention !! ne pas confondre , celui ci passera sa vie dehors , alors que le veinard volet lui la passera dedans . Sur le haut des ouvertures une potence serrant une vieille poulie, c'était a l'ancien temps deux paillères pour le foin des bestioles des écuries . Sur le devant un peu plus d'ouvertures , car au sud c'est la vie et l'hivers sous ces latitudes on aime bien les rayons de soleil de midi . 
Face ! a cette place !!, un préau ouvert sur le devant , a 'il été toujours ouvert , a l'aplomb de la toiture au sol un semblant de fondation , une grange ? un abris ? pour les vendangeur travailleurs saisonnier loin de leurs patrie . Trompant les plus novices , des restes de trompe l'oeil sont encore présent , badigeonnés il y a longtemps sur le mur de cette remise par quelques poètes artistes malheureux migrateurs et pauvres ouvrier Ibériques . 
Sur un fond de ciel bleu s'affairent deux cupidons blondinets ,l'un tenant dans une main un grappillon et de l'autre un calice ,l'autre souriant gratte sur une mandoline ,estompé et écaillé des hommes et des femmes font la ronde au tour d'un fouloir , la vendange est fini , le banqué est servi une table et des godets commencent a disparaître .

Voila !! nos trois châteaux étaient par leurs architectures tout les trois presque a l'identique construit dans les années 1800 et quelques avec l'allure de demeures bourgeoises de nos grande villes appartenant a de riches négociants certainement opportunistes ce partagent notre territoire .
Toutes ces pierres etaient construites sur des vielles fondations de vieux mas a facture plus humble , certain sont encore entretenus a l'identique "mas de chave "", la vie de ce dernier est de nos jour menacée et le temps qu'il lui reste diminue hélas comme une peau de chagrin .D'autres garderont leurs survie grâce a leurs éloignement et d'autres comme nos châteaux garderont longtemps encore leurs nom et leur enclos .

Voila!! Comme c'est la mode , de cavales en caveaux aux vignes buissonnières gouttez ou recrachez ces muscat et vin de millésimes , ces domaines, ils sont bien plus vieux que nous et sont les garants de l'histoire de notre patelin s'il vous arrive de les croiser un jour penser que d'un coup d'oeil on voit tout et votre imagination vous fera deviner le reste .. 

Depuis un mois les martinets ont repris leurs migration , seules restent encore l'hirondelle discrète, ses derniers poussins sont encore au nid ,l'automne approche a petits pas, les vignes qui dans le passé étaient bruyantes et animées restent semi désertes plus rien n'est comme avant, aucune agitation si ce n'est que quelques groupes de vendangeurs isolés au milieu de ces étendues , seules quelques machines brillantes et quelques tracteurs et leurs pastières empruntent nos chemins goudronnés .
Souvenons nous de nos jeunes années celles d'avant.
Nous jeunes enfants , nous sommes nés ici entre la garrigue et l'étang et nous avons nous maintenant nous les presque vieux des souvenirs de vendange , de la comporte de bois, du cémaillet , de la meneuse , peut etre du cheval avec la charrette et c'est certain celui de la camionnette .
Nous voila déja mi septembre la journée est tiède ,, le vent du nord ouest depuis quelques jours fait la tréve .Dans les campagnes de chez nous comme dans notre village , couve depuis quelques jours une certaine fièvre , une excitation , une nouvelle saison , le temps des vendanges .
Le labeur d'une année , on guette le ciel et le baromètre , il suffirait de rien pour tout remettre en question .
Devant son magasin l'homme s'affaire , les comportes de bois sont sorties , quelques coups de maillet pour resserrer ces anneaux de fer , on change quelques cotes avec du chataignier sauvage ,on les remplit d'eau pour qu'elles gonflent ,le liquide chasse le sec du bois et les gerçures .Les barriques sont nettoyées a l'eau chaude ,une chaine de fer propre a l'intérieur pour détacher le tartre
.Le tonneau est rempli; il est chaloupé de gauche a droite de droite a gauche et d'avant en arrière ,la chaine de fer tape et racle l'intérieur ,le liquide sorti est rouge lie de vin ,une odeur de vinaigre ,de piquette et de aigre se mélange au tanin de son bois .Puis il les alignent chacune sur sa chèvre l'oeil de la barrique vers le bas pour faire couler les dernières gouttes du liquide .Il y introduit une mèche de souffre a qui il a mis le feu, cette plaquette brule et en consument imprègne le bois intérieur de ses gaz sulfureux ,tuant tout les parasites comme les champignons et les moisissures ,lorsque le gaz a fait sont ouvrage il éventera les futailles .Il ne faut pas se méprendre ,il n'y a pas chez ces récipients des males et femelles que des appellations suivant les régions l'épaisseur du bois ou leurs contenance .La comporte est de chataignier et la barrique de chene .
Ce tintamarre joyeux avait envahi notre village ,l'air sentait le souffre de la mèche,le bois humide et la lie de vin .
L' hongre de cinq ans ce jeune percheron est enfin paré de fers neuf , la vieille mule est morte cette année a la tache , les moyeux de la charrette sont graissés ,le cuirs sont suifés ,les chaines du collier aux brancards sont ajustés pour la nouvelle béte , toute cette famille est enfin préte .
Demain , il ira a la vigne , habillé comme un paysan,un bleu de travail délavé peut etre un relique ,un chapeau de feutre noir au rebord déformés avec des traces de sueur imprégné de poussière rouge .Il parcourt ces biens , son pied s'enfonce dans la terre rendu meuble par le dernier labour ou la dernière averse .Il se sent tout a coup le fils de cette terre , il sent son ame s'envahir par les esprits des morts de son sang ,ses vieux qui lui ont appris a soigner cette terre pierreuse , ces vignes nourricières sont son héritage ,il suit la croissance de ces ceps avec délectation et les jus de ces fruits seront la récompense ,ce sont des terres a vin et le fruit de leurs amours seras ce muscat chérie .Il a une senteur de miel , la senteur d'une boite a épice que l'on vient d'entrouvrir et de bouquets de fleurs de lis blancs fraichement cueillis .
Tout commence maintenant dans les communes de la région comme dans notre village ,le banc des vendanges est affiché en Mairie .Le nom viendrait du calendrier républicain le Vendémiaire du 21 Septembre au 21 Octobre .Mais le choix est délicat , le raisin était déja mur et c'était la cave coopérative qui donnait l'ordre par son ouverture .Le problème du degré était important , le vin rouge ouvrait d'abord , c'etait ici de la piquette du vin de 8°ne dépassant pas 10, du pinard pour nos poilus , un vin médiocre pas cher avec un gout a rien ,il tache les habits et vous noircit la langue , souvent il a le gout de vieille futaille .Un travailleur de la vigne avait droit a 3 litres une femme a la vendange 1 litre. C'était un rouge qui ne passait pas l'année meme pour les plus sobres , car il faisait vite vinaigre .Pour certain l'eau était un poison et il n'était pas rare d'entendre dire dans le village
-- homme .........? tu bois combien
-- ça dépend !! 4 litres et s'il y a la piste aux étoiles 5
Et bien oui quand l'homme bois maintenant il se sent un autre homme , donc il faut que cet homme reboive et de litre en litres de bonbonnes en bonbonnes nous avons bien connu tous ces gens amis. La France était un pays de pinard alors buvons et surtout avec modérations .L'eau désaltère et l'on crois parfois que le vin chasse le chagrin .Avec un verre le trimard ne se sent pas seul, avec deux il se sent heureux , avec trois il se sent plus riche ,il ne se sent pas plus intelligent mais certainement plus joyeux .Les vieux de notre vieille France buvaient du vin mais toujours sent sans étre ivres .
Moi je dirais quand meme que dans ces temps , l'homme ivre parlait a l'oreille de son cheval mais le muscat dans les foudres chuchotait a l'oreille de c'est homme .
Pour notre muscat le grand jour est arrivé, c'est une institution un train de charrettes circule sur les chemins comme sur la route .Chacun s'affaire et surveille son voisin , le degré est bon , les colles sont formées ,en principe la meme chaque année ,les petit propriétaires les feront en famille .
Ce matin de bonne heure ,une fréle lueur éclaire la remise ,le portail du magasin est ouvert , le baie mange de bonne heure ,un car de de foin et un demi seau de grain .On entend dans la pénombre comme un ronflement , il finit la dernière orge , il souffle des naseaux et avec sa que il chasse les premières mouches qui se mettent a l'ouvrage des les premières lueurs du jour ,elles viennent ce recoller sur le fil de la lampe .Les fers neuf froissent la pierre du pavé de la stalle .Lou paire lui donne le dernier coup d'étrille et l' arnache ,le collier et la sellette sentent le sapo et le suif , ses pieds sont enduis de cette huile de cade qui mélangé au fumier donne une odeur qui n'est pas désagréable .Il le met dans les brancards et finit par l'arnacher ,puis ils sortent de la grange , l'animal connait deja le chemin , cela se passe comme ça dans tout le village .
Le jour se lève maintenant , l'hirondelle tridulle son nid est collé sur une poutre de l'écurie ,ses petits s'éveillent et la mettent hors du nid , elle vient se mettre avec son male sur le fil électrique qui pend de la lampe au mur au milieu des toiles d'araignées et de vieilleries .La campagne est un peut fraiche ,le schot lance ces derniers cris ""youit youit ""en sifflant , il rappelle sa femelle qui peut etre chasse encore , son vol est silencieux , ces plumes sont soyeuses et légères , c'est une chouette hulote une habitante de nos lieux , on l'entend déja au printemps dans le calme de nos nuits du ""hou !!hou!! habituel nous la reconnaissons maintenant a son ""youit "" , l'oiseau malheureux ,on le nome chat huant , on le clouait jadis sur le portail des granges par peur et pour éloigner le malheur .Elle habite nos bois , nos jardins et nos cimetières boisés .
L'odeur de la vigne monte ce matin , la rosé de la nuit fait monter son parfum ,l'odeur apre des feuilles se mélangent aux relents de raisin moisis ,cela dévoile leur teneur en sucre .La souche généreuse livrera ce matin ces grappes mures et collantes .Les coteaux sont pleins de bruit sourd ,les comportes que l'on jettent au sol font des bruis de tambour comme des caisses de résonance .Le territoire s'anime ,la rosée fait coller les frusques sur le corp .Nous nous souvenons de ces vendanges qui coincidaient souvent avec la rentrée des classes , petit peut etre pour bricoler , on nous prenait le jeudi et le dimanche .Mon oncle avait un espèce de camion trafiquait en plateau un Renault .Le plateau était encombré de comportes de bois , empilées les unes dans les autres ,une cruche de terre cuite entourée d'un sac de jute mouillé pour garder sa fraicheur .Sa petite colle une dizaine de personnes , la grand mère , la tante des voisins et une meneuse souvent une femme , elle menait la cadence et entrainait les vendangeurs au bout de la rangée ,un videur de sceau .Ils etaient encore en fer ,la comporte remplie ,j'était préposé au pilon , un manche de bois emboité dans un cube de pin .Quand les baqués de bois cerclés étaient pleins ,ils étaient amenés a la charrette ou a la camionnette .Les deux hommes le videur et l'oncle , ils glissaient les sémaillés deux perches de bois sous les poignées des comportes et aprés quelques jurons occitan en trébuchant sur les mottes de terre ,ils les portaient au bout de rangé pour etre ensuite entassées sur la camionnette et nous voila parti pour la cave coopérative ,des fois au retour lassé par les questions et saoulé par mes paroles ,il me laissait sur sur le chemin de terre entre deux vignes le volant de son engin de camionnette , c'était pour lui jamais bien car d'après lui je ne savait pas conduire et après quelques ronchonnements il me disait <>il n'airait rien fait .
Les grappes au grains jaunes vif et translucides étaient vidées au pressoir ,le premier jus coulait il était doux et sucré une gourmandise qui vous faisait gargouiller le ventre et parfois tourner la tete .Le jus de quelques jours chantonnaient dans les cuves , ce travail sera la récompense l'effort d'une année , et quand tout le muscat sera rentré ,il leur passera par la tete des envies ,car le profit ne s'acquit jamais sans soucis .Toute ces joyeuses agitations accompagnaient nos vendanges .A midi a l'ombre du mazet ou de l'amandier un repas léger et traditionnel l'oeuf bouilli la boite de thon a la catalane un morceau de saucisse de la veille une tomate du jardin et un morceau de table .
Les fin d'après midi étaient toujours animées , les petit grains noir de la vigne sauvage servaient de fard , toujours la meme désignée pour le fardage , dans le meilleur des cas ou alors finissait assise dans une comporte remplie et bien juteuse , en principe cela annoncé la fin de la vendange .
Voila les jours et les jours finissent sous le soleil couchant ,les vignes s'assombrissent les ondulations des rangées se melent aux replis de nos chemins .
Dans nos grandes campagnes le coeur triste n'oublions pas ces travailleurs d'ailleurs aux pensées lointaines , ils boivent a ne plus soif pour oublier un instant les leurs , ils chantent des refrains qui rendent leur ame triste et le soir dans la paille des granges ,ils s'enrouleront dans leurs couvertures et avant de s'endormir ils feront comme moi ils reveront un peut..


ADESSIAS
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Nos souvenirs puisque ils nous en reste ,certains sont tristes , d'autre nous font sourires , d'autres nous prennent au ventre a force d'épreuves difficiles que nous avons subit en vain .Des souvenirs par centaine ,ceux qui nous viennent a l'esprit quand l'on se trouve seul , lorsque le silence domine , quand l'on a envie de fuir les tracas de la vie , un silence que l'on souhaite et a force de souhaiter il est la enfin , il est la ce silence doux parfois , si l'on est serein , doux comme un baiser , un silence qui enivre , un silence qui finit par soûler , un silence a rien dire , un silence qui nous permet de nous écouter en silence en nous donnant du temps ,du temps sans forcer la trotteuse .Trotte trotteuse ,tourne tout le temps ,on ferme les yeux et on te surprend a la même place ,tourne trotteuse du temps ,du temps ou tous nos souvenirs étaient des souvenirs d'enfants .Tourne trotteuse , mais malheureuse arrête toi la maintenant , arrête toi la trotteuse parce que tu nous prend tout !!en réfléchissant !!arrête toi maintenant et remonte ton temps au temps ou l'on était jamais pressés .

C'était au mois d'aout , le soleil disparaissait a l'horizon , la soiré s'annoncée délicieuse , les seuils des portes et le devant des maisons ,s'étaient rapidement garnis de jeunes et de vieux de la rue , comme dans tout le village , comme dans tout notre pays de France..... Les vieux surtout impatient de prendre le frais aprés une journée ou la chaleur a était accablante , respiraient enfin ."" Rabalant "" derrière elles leurs chaises de paille, les vielles se languissaient de rejoindre l'angle de la rue en traînant la ""savate "", en se pressant tout de même , des fois qu'elles auraient manqué quelque chose d'important , je dirai même de vital , la !! je vous rassure !! il s'agissait que de banal ragot qui tournaient souvent en ""galéjades "". Nous les petits de la rue ,mon frère et mes cousins nous nous amusions la , nous nous asseyons en tailleur tout en écoutant ces ""pachacades .""L'astre de feu était descendu pour s'asseoir au fond de l'étang , rougissant la silhouette des collines , pour se faire engloutir ensuite par l'ombre du couchant .La terre des vases rouges en terre cuite respirait enfin , les géraniums et les dalhias nain redressaient enfin leurs têtes et buvaient avec gourmandise je présume ,la fraîcheur du crépuscule .L'eau de l'étang proche , frisonne et s'écaille par le souffle timide d'une petite brise thermique . C'est l'heure ou les ""moustiques "" s'éveillent et piquent . Le père d'un copain sur son fragile ""négafol "" au milieu des écailles s'évapore en silence dans l'ancre de la nuit . des ombres encore la s'estompent dans la pénombre obscure . Des ombres qui chahutent et qui disparaissent dans les recoins du ""champ"", quelques une s'accrochent encore dans la nuit qui s'étend . On entend part la bas !! vers l'esplanade , des murmures , des rires d'amoureux qui s'enlacent et s'embrassent sur les bancs , nous les petits des fois curieux , souvent cachés en embuscade en écoutant tout pour nous faire mousser .Agacés par les ""moustiques"", Amédé et André adossé au mur encore chaud du cabanon de l'angle de la rue , fument et fument encore tirant a grande bouffées sur la faiseuse de mort .Ces deux hommes qui paraissaient vieux par ce que nous étions petit , ne l'étaient certainement pas ,par ce que maintenant nous avons le même âge ..!!Riant de quelques conneries que je ne comprenais pas, les deux vieux coqs racontaient et expliquaient aux quatre"" mamètes ""pourquoi la ""ratte pénade "" s'accrochaient aux cheveux sans que l'on puisse l'y déloger et finir par s'agripper dans le cou des enfant pas sage , plantent leurs canines acérés et leur têter le sang . Alias ""RATTE PENADE "" c'est le non Occitan Françisé que l'on donne a la chauve souri et si un jour elle s'est mise sur quelques ""tiniasse "" cela fut certainement un malheureux accident , surtout pour cette petite bestiole qui ne demande rien d'autre , qu'une poignée de ""moustiques "" et un peu d'obscurité . Bref , mon papète ne faisant c'approuver ces foutaises regardait du coin de son oeil bleu nous c'est deux oeufs ""carrés """qui ne laissaient rien passer ,de ces histoires de vampires sanguinaire .Je sautais sur mon frère en faisant bien sur semblant de lui laper un peu de sang , bien sur !!comprenant rien sur cette manoeuvre "" draculaesque "" il ce mettait automatiquement a pleurer pour me faire ""casquer"" , se réfugiant dans les""pattes"" de mon papète l'instigateur de cette escarmouche . A deux pas les moucherons et les papillons de nuit virevoltent autour de la seule et misérable lampe qui éclaire sans illuminer notre rue de la " VICTOIRE ''et qui donnes a toutes ces histoire un peu de suspens.

Tirant plus haut!! allons vers ce point stratégique , le bistrot de ""Marcau "" ce dernier petit de son père et de sa mére , etait la comme un genre de ""tangui "" , peut ètre un désespoir pour monsieur et madame Lefèvre les patrons de ces lieux . Ce lieu etaient le coeur du village ,c'est la que se font et se défont les réputations , un regroupement pour notre "" ELITE"" municipale , pour la préparation des discours. Lieux ou l'on cause et on s'observe , un lieu ou l'on s'assassine ou l'on essaie de s'intoxiquer le foi et pancréas a coup d'intraveineuses perfusions ""d'anis et de réglisse "" en passant par du houblon et de l'orge fermenté brassés en pisse dru .Des verveines jaunes et vertes en passant par de la gniole efficace sur l'estomac comme le vitriol parait il et pour finir pour s'achever avec un excellent ""pinard Algérien"" au goût tannique qui tache le marbre blanc du comptoir .Bref un lieu qui gère les allées est venus a toute heures et au besoin de la ""soif "", des envies , ou l'on croirait que les gens qui y gravitent y ont élu en quelques sorte domicile .Le club d'ivrognes marginaux , d'assoiffés dans l'âme et de "" cholestéroleux triglyséridiens ""en attente .Voila le café du commerce bistrôt de Marceau Lefèvre comme les deux autre du hameau avec plus ou moins la même clientèle .Joueurs de carte , on discute , on critique les autorités , on parle de filles légères , on joue aux dés ou au jeux de belote .Des endroits de débauches d'aprés l'église et de chapelle d'après les anti - ecclésiastiques , bref !! d'accord sur un même point , un pour l'alimentation , du ""barricout ""de la cave du bistrot , l'autre pour le vin blanc de la messe .Un lieu ou on se regroupe en coeur aprés l'office pour noyer l'ostie en s'enfilant derrière la cravate une dizaine de jaunes bien laiteux ,ou bien pendent les festives estivales un sulfureux ""Royal muscat"" .Bien entendu tout cela finissait souvent dans un recoin de l'esplanade courbé en deux une main sur le front une autre sur le mur de l'allée de mûrier ou ils ce soulageaient la vessie derrière le tronc d'un tentaculeux platane en ce noyant a tout les coups les pieds .Dans les deux cas l'ors de ces nocturnes escapades , les buveurs sentaient souvent ""l'urine et le vomis"" .
Mais enfin souvenons nous de l'odeur de ces vieux bistrot a la tonifiante fraicheur d'une cave du comptoir de marbre blanc au par dessus d'étain ,a la suave odeur de la bière mélangé a la limonade , du parfum des arachides de l' huile des olives les dimanche d'apéro, des mégots de tabac gris jetés a même le sol et nous rappeler encore de nos anciens coiffés d'un béret et chaussés de sandales de toiles .

Passons maintenant devant une cour vide ou ont chahutés mille générations de poussins .
Apres toutes ces disparitions qui nous rendent triste ,voyant disparaître comme une pandémie parents amis et voisins, nous pouvons les imaginer petits. Passons maintenant devant cette cour vide où ont chahuté mille générations de poussins .Des ombres des illusions , des fantômes d'enfants semblent flotter , on pourrait y distinguer des chuchotements , des jeux de ronde autour de deux carrés de sables ombragés par des veineux acasias . Ces fantôme d'enfants se vaporisent et se gazéfie dans cette nuit d'Août, laissant la place libre a nos bébés bien vivant .
Vous souvenez vous de nous en culotte courte , intimidé par ce tableau noir , de ces lettres bien rondes parfois souligné pour le sujet du jour . Tout cela suivi d'une leçon de morale . Cette odeur inoubliable de la craie et du tampon a l'odeur de rance . dans cette petite classe bien claire ou pénètre toujours du coté gauche la lumière du jour .Un tableau noir accoté a une estrade surmonté d'un bureau ouvert .Suivant le caractère de notre maître nous n'osions lever les yeux par peur des représailles , la tête courbée sur ce pupitre imprégné par l'odeur acre de l'encre et de celle qui cuisait sur le poele dans une boite de petit pois, le plafond et les murs jaunis enfumés par la combustion du charbon.ou de résidus de pétrole .L'on s'appliquait a rédiger une page d'écriture a l'ancre violette dissimulée dans un encrier de porcelaine blanche y trempent régulièrement la plume sergent major.Comme je disais ces bancs anciens de bois de hêtre on tannés le cul a des générations d'enfants .
Ces écoles ont fourni des maîtres instituteurs . Tous ces messieurs était du temps de nos pères agent de notre République , président de société , secrétaire de Mairie . Tout cela étaient indispensables pour avoir la maîtrise de notre langue .Chacun de nous que nous étions bon ou mauvais ,nous avons tous gardé de tout cela des souvenirs mauvais ou bons .

Souvenons nous encore de cette petite échoppe qui avait sa taille , petite et fluette elle était , des lunettes sur le nez , elle vendait des boutons et du lait , Eva qu'elle se nommait Eva MONET .
On pouvait y trouver de tout Une petite mercerie ou l'on voyait alignés des rangés de tiroirs , les étagères étaient encombrées d'un fouillis de tissus ,de coupons , de patrons , de canevas de toutes sortes .
Les boites a boutons remplie de ces objets inoubliables a la fois banals et utilitaires ,on pourrait les dire chargés de poésie dés qu'on les exposent , ce sont des trésors domestiques , même chez nous tous la boite a bouton était la dépositaire d'histoires toutes singulières et même,s'ils pouvaient parler , ils nous diraient leurs secrets . Chacun pourraient témoigner , aucun pareils parfois marchant par deux ou par trois ,cette petite armé d'ustensiles uniques pouvaient être d'os de nacre ou de nylon . Aucun n'étaient issus de la grande couture . Chez nous ils étaient l le témoignage de notre vie de famille.
Les connaissances d'Eva pouvait satisfaire toute nos mères sur la qualité des fils ceux a broder au crochet , sur le fil en coton a coudre a repriser les chaussettes ou le fort le noir , aux fusettes de fils multicolores en passant par les pelotes de laines et toutes les aiguilles a coudre ou a tricoter que l'on pouvait s'y procurer a la pièce .Les élastiques a culotte et le galon ou rubans pour rafistoler les extremités des manches de chemises et de pull élimés .
Il y avait de la vie dans la rue cette route nationale qui rejoint Montpellier a Sète , elles était fréquenté tous les jours par tous nos voisins ou quelques citadins de passages on pouvaient y faire des achats .

Plus haut a coté du café du commerce un bourrelier .
On ne peut le confirmer parce que ces années sont bien loiNte maintenant et que j'étais petit , il y a bien des histoires encore a conter par des vieux de notre païs qui pourraient nous ravir aujourd'hui , hélas ils ont disparu depuis .
A l'apparition de la machine les chevaux ont disparus de nos campagnes et avec eux la bourrellerie c'est éteinte . Avant le déclin de la confrérie , l'ouvrage ne lui manquait pas au village , entre les harnais a créer pour les écuries des belles campagnes , les harnachements a ravauder , le travail ne lui manquait pas .
On le voyait assis au fond de l'atelier dans la pénombre en contre bas d'une marche plus bas que la route de Montpellier a Cette . ON entend que le tic tac du carillon et le cliquetis des outils a l'ouvrage . Silencieux !! mystérieux !! on ne se souvient plus du timbre de sa voix .
Des centaines d'outils de toute sorte perdues au milieu de pièces de cuir neuf ,mais aussi le plus souvent usagés et oui!! chez nous au village on était humble et même les plus aisés n'étalaient pas leurs richesses , c'était un secret et on rafistolait tout . Posé sur un tabouret de traite il s'afférait a poisser le fil de lin et de chanvre , il l'engluait en l'étirant sur son genoux coinsé dans un morceau de cuir plié en deux contenant en son milieu de la pliure une noisette de poix et de cire d'abeille , puis tranquillement il le lissait avec un chiffon vieux de façon que ce fil apprêté glisse bien dans la couture . Que de techniques a tricoter le fil pour assembler les cuirs . Il travaillait ensemble deux ou trois brins suivant la résistance désirée , le cordon ainsi préparé était enfilé par chaque bout dans le chat de deux éguilles , tout cela pour obtenir a l'ouvrage une épissure croisée.
Pour protéger la paume de sa main comme un gant une manique , elle lui servait a enfoncer l'éguille et parfois suivant la résistance et l'épaisseur de cuir , il finissait le travail avec le manche rond de l'alêne . Sur l'établi quelques outils anciens tranchés et couteaux aiguilles et marteaux , bref un nombre incalculable d'engins divers indispensables et utiles attendant eux aussi la retraite ou la mort.
Chaque jours ou presque on passait par là , on le voit seul désormais assis et fatigué , il ne quitte plus son atelier , son regard et vague noyé dans ces souvenirs , ses espérances et ses soucis maintenant sont de survivre a son métier . Hélas !! le carillon crasseux est inerte l'écusson en bronze de St Elois son patron est dans un état vert de gris .Sur une paillasse un boxer noir tigré est couché, dans le jour qui baisse on le croirait empaillé , ces soupirs ces yeux qui tombent et la bave qu'il déglutit nous renseigne sur son âge .
La grand mère que l'on voyait , n'est plus cette femme ,on sait pas son âge , il y a longtemps elle s'occupait sur une pompe a essence et nous délivrait au litre du carburant pour quelques sous .
Tout ces métiers ici ont disparu , grâce a la conjoncture le cheval se meurt et la machine arrive . Personne n'en veut a personne et c'est tant mieux .
Aujourd'hui c'est fini , ici il ne reste plus rien , même pas une trace , qu'une ou deux descendances qui oeuvre dans une pharmacie .
Les vitres sont brumeuses de crasse , de poussière et de toiles d'araignées . Des tréteaux vermoulus chevauchés par des colliers , leurs cuir ont séchés et se craquelles , le laiton des boucles sont oxydés , la vielle grand mère assise au fond de l'atelier n'est plus , le chien baveur au regard sans expression n'est plus , ce vénérable bourrelier n'est plus là lui aussi , la pompe a gazoline est grippée ,on ne sent plus rien , le verre de son bocal est encore rouge par les aditifs du produit , seuls sur une étagère quelques bidons vide de solexine BP restent visibles , des cadavres vides en sursis .
Hélas c'est fini !!

Après tout ............................................

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Dernière modification le dimanche 06 Mai 2018 à 11:02:16
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