LA PEYRADE MON VILLAGE

LA PEYRADE MON VILLAGE

Pays de Cocagne

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La gourmande que j'étais et que je suis restée tient absolument à parler des bonnes choses que garrigue, étang, mer, jardins, nous offraient si généreusement.
J'ouvre le sujet mais je le continuerai plus tard, trop de choses à faire ce soir et autres sujets ouverts aujourd'hui (ciné, bicyclette, commerces), je ne sais pas où donner de la tête.
L'enfant est le père de l'homme (William Wordsworth)

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Aujourd'hui, je vais vous parler des asperges.
Je passerai rapidement sur les asperges de jardin, on n'en avait pas dans le nôtre, mais on en achetait souvent. Elles m'ont manqué à Reims, les premières années (j'y suis arrivée en 1978) : ils ne connaissaient que les blanches ou violettes qui n'ont jamais vu le soleil, les pauvres, et qui n'ont pas de goût. Et puis, peu à peu, j'ai commencé à en voir sur le marché, elles se vendaient à prix d'or, mais je me payais ce petit plaisir de temps en temps. Ces dernières années, il y en avait autant que les autres, mais c'est quand même resté un produit très cher.
Les asperges sauvages :
J'ai eu une éducation catholique (comme presque tout le monde à LP à l'époque), j'ai fait ma communion privée, ma confirmation, ma communion solennelle (comme on disait alors), j'ai continué en appartenant à la chorale de la paroisse (on était 2, avec Claudine, en tout et pour tout + l'harmonium tenu par Mme Sala), j'ai été catéchiste pendant 13 ans à Reims, bref ! tout ça pour dire que les omelettes d'asperges sont une des choses pour lesquelles je me damnerais !
Mes grands-parents Targa étaient dans leurs vignes tout le temps : quand je rentrais de l'école un jour (mi ou fin février) et que je voyais sur le rebord de l'évier un verre plein d'eau et une petite botte d'asperges dedans, je savais où on allait passer les prochains dimanches, jusqu'à Pâques environ : en garrigue à cueillir des asperges. C'était le champ de tir, Issanka, ou plus loin. Et le jeudi après-midi, la collinette ou les 4 Pins, le tour des vignes...
Rien ne m'a jamais rebutée : ni les égratignures sur les mains, les avant-bras, le visage même, ni les quelques queues de serpent furtives, ni les fossés, ni les talus. C'était une passion, et de les cueillir et de les manger.
L'omelette d'abord, mais aussi les petites bottes qu'on liait avec de la ficelle et dont on coupait très régulièrement les queues, bouillies et en vinaigrette, et puis la soupe avec l'?uf monté.
Mon oncle et ma tante Ricard m'en ont envoyé chaque printemps à Reims en colissimo, mais elles arrivaient un peu (ou beaucoup) défraîchies (s'ils avaient raté leur coup et qu'il y avait eu un week-end au milieu). Et ce n'était pas pareil que d'avoir eu le plaisir de les cueillir.
J'ai retrouvé ce plaisir de la cueillette pendant les 3 ans que j'ai passés dernièrement dans les Pyrénées-Orientales. En faisant des courses en plein centre de Perpignan, je vois un marchand d'escargots, et dans un seau, des asperges sauvages. Je branche bien sûr le monsieur et je lui demande s'il en vend, vu que la garrigue autour en est pleine. "Les Anciens ne peuvent pas se déplacer, ce sont eux qui m'en achètent".
Eh oui, il faudra que je passe ma retraite bien au sud.
Cette saleté de Christine me fait des textos chaque printemps : "je promène mes chiens et je cueille des asperges". Le mois dernier, avec la belle arrière-saison qu'on a eu, rebelote : "devine ce que je suis en train de cueillir !".
Elles sont très appréciées depuis quelques années dans la grande cuisine. Sur internet, il y a des tas d'articles et de recettes. Une juste reconnaissance de leur excellence.
L'enfant est le père de l'homme (William Wordsworth)

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Coquille : 4 lignes avant la fin : la belle arrière-saison qu'on a eue.
L'enfant est le père de l'homme (William Wordsworth)

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Je vais continuer un peu sur ce thème parce que j'ai parlé des bijus avant-hier et qu'ils font partie de la 2e chose pour laquelle je me damnerais : un plateau de coquillages.
Je parlerai de mon préféré (les moules) une autre fois, je termine avec les bijus.
On descendait de Reims chaque année pour Noël et, quand on remontait, on invitait les amis à venir manger ce qu'on avait rapporté d'en bas.
J'ai une amie, maman française et papa anglais, qui a vécu toute son enfance et son adolescence en Angleterre mais vit en France depuis l'âge adulte et qui goûte à tout. Elle se régale avec les escargots de Bourgogne, c'est pour dire.
La 1e fois, elle a donc voulu goûter un biju et est partie directement recracher aux toilettes.
Les autres n'y ont pas touché. Une patate pourrie ! Quelle horreur !
Comme je l'ai écrit avant-hier, même dans la famille, on était peu nombreux à les aimer.
Moi, j'adore !
Les taper contre l'évier pour qu'ils durcissent et qu'on puisse les couper en 2, passer le pouce pour détacher chaque moitié, avec du pain frais bien noir et bien croustillant, un petit verre de vin blanc.
Ce sont des sacs entiers que ramenait mon parrain (thème "le vent"). Ils étaient nombreux à se retrouver de nuit sur la plage, même un médecin, toujours les mêmes.
Ma fille est devenue végétarienne il y a 2 ans, alors, par solidarité, j'ai commencé à ne plus acheter d'agneau ni de veau (je m'extasie devant ces petites bêtes quand j'en vois dans la nature et puis j'en mange ! Ce n'est donc plus que quand je suis invitée). Je me suis dit aussi que j'allais boycotter le gibier, c'est trop beau en milieu naturel, et puis je n'en mange pas tant que ça, ce n'est pas un trop gros sacrifice.
Je n'ai jamais vu de corrida. Même si je suis à moitié Catalane espagnole, ce n'est pas dans ma culture non plus.
Alors, je me suis posé la question des coquillages : manger des bestioles vivantes, quand même, avec une fille végétarienne ! Pas très cohérent.
Depuis 2 ans, je reste dans mon incohérence.
L'enfant est le père de l'homme (William Wordsworth)
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