Je reviens à la charge pour cette photo : ça me turlupine !
Mon père est né en 1928, il fallait avoir 18 ans pour être conscrit => cette photo est de 1946 et non 1948, ils ont 18 ans, ils vont faire leur régiment (comme on disait) et ce sera la classe 1948 quand ils finiront, non ?
Merci de me confirmer ou de m'expliquer, je suis un peu perdue.
J'ai très bien connu votre père Emile Pouget ,ainsi que vos grands-parents et votre oncle et vos tantes, car nous habitions dans le même quartier. Emile était juste un peu plus âgé que moi puisque suis né en 34. A mon époque et ça devait être aussi vrai pour la sienne, contrairement à ce que j'ai lu sur ce blog, on ne passait pas le conseil de révision à 18 ans mais dans l'année de ses 20 ans. Tous les hommes nés la même année formaient du point de vue militaire une classe d'âge dont le millésime était celui de l'année de naissance augmenté de 20.
Est-ce que vous accepteriez de passer par Daniel du blog pour qu'on corresponde directement ?
J'avais 2 ans et demi quand mon père est décédé et ce que je sais de lui tient sur mes 10 doigts : personne ne pouvait en parler (douleur et pudeur).
Merci d'avance
Pour faire avancer le smilblic: je suis né en 1948 et le conseil de révision n' existait plus en 1967. Mon oncle ,plus agé, La peyradois avait passé son conseil de révision à la mairie de Frontignan. Un médecin leur faisait passer une visite médicale. S' ils étaient reconnus ''apte pour le service'': ''c' étaient des Hommes'', ils achetaient des breloques, médailles, décorations et ce jour là, c'était un rituel de faire la fête. Pour les encourager deux musiciens(hautbois et tambour) qui connaissait le circuit les accompagnaient dans tout Frontignan pour faire la tournée des bars. Ils payaient leurs tournées et la plupart prenaient leur première cuite. Les conscrits en profitaient ce jour là pour embrasser toutes les filles croisées sur leur passage. Ceux qui tenaient encore le coup partaient ensuite en fin d' après midi faire un voyage à Nîmes pour une autre aventure avec des professionnelles mais ceci est une autre histoire.............
.Tout foul' camp
Merci pour ce témoignage tout en sensibilité.
Personnellement j'ai porté attention à ces images de conscrits.
C'est une question de respect pour ceux qui sont montés et surtout ceux qui ne sont pas revenus de 18 de 45 ou de 62.
Quelqu'un sait il à qu'elle date la tradition de ce "rite de passage" (expression ethnologique) a pris fin dans notre village ? Et à quelle date a eu lieu le dernier "conseil de révision" ? Où se tenait-il ?
Merci de ce dia.logue.
jp cano
Effectivement en application de la loi Messmer du 9 juillet 1965 les conseils de révision sont remplacés par des centres de sélection, pour nous Languedociens et La Peyradois avant tout nous devions aller à Tarascon au centre n°9.
Merci à Jean-Pierre pour les questions et à Jean pour ses recherches.
Mon père était né en 1928.
Donc, ils passaient la visite du conseil de révision à 18 ans et faisaient leur service militaire 2 ans après (puisqu'il y a "classe 1948" sur la photo) ?
Cela dit, j'ai été aussi choquée par ce que Jean a écrit hier que je l'ai été à l'époque : il y a tout de même le Papa de Martine et le mien sur la photo !
Tous les conscrits de France et de Navarre pendant des décennies, peut-être, mais eux 2, bourrés ou à Nîmes, quelle idée saugrenue !!!!!
Cette photo que je ne connaissais pas de mon père m'a réconciliée avec les conscrits !
J'étais à la maternelle (donc entre septembre 1957 et juin 1960) et je m'appliquais à une tâche délicate (d'autant mieux que je sortais le bout de la langue) :
On nous distribuait à chacun une éponge, assez épaisse, une épingle et un petit carré de papier glacé, de couleurs différentes, avec un dessin fait d'un seul trait (poussin, canard, cochon...).
Il nous fallait mettre le papier sur l'éponge et piquer le long du trait avec l'épingle, le but étant que le dessin se détache à la fin.
On était mignons comme tout, il n'y a jamais eu d'accident. Je ne suis pas sûre que cette activité existe toujours à la maternelle.
Quand soudain, la porte s'ouvre à toute volée, un coup de clairon assourdissant (je me mords la langue de la frayeur et je pique à quelques millimètres de là où j'aurais dû) : invasion de géants qui font tout le contraire de ce qu'on essayait de nous inculquer (frapper à la porte avant d'entrer, ne pas déranger les autres, ne pas crier, ne pas chanter à tue-tête, ne pas s'asseoir sur les tables, sacrilège, bref).
Quelques-uns d'entre nous (je pense à Chantal ou Marie-Esther qui étaient des petites retardataires dans leurs familles et avaient des frères et soeurs plus âgés), qui étaient au courant ou dans la confidence, se sont mis à crier : « Les conscrits, les conscrits ! ».
Moi qui apprenais ce jour-là et le mot et la chose, j'étais outrée.
Ils sont restés trop longtemps à mon goût, embrassant la maîtresse et la faisant danser, puis sont repartis comme ils étaient venus, beuglant, riant et sonnant du clairon.
Pendant des années, pour moi : conscrits = géants très mal élevés.
Il a fallu que je tombe sur cette photo pour réaliser qu'ils avaient 20 ans, qu'en novembre l'année prochaine, j'en aurai 3 fois plus et qu'il serait grand temps que je pardonne à MES conscrits (qui doivent avoir dans les 75 ans) ma morsure et mon ouvrage de précision gâché.
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